Le cœur possède un système de conduction électrique spécifique qui orchestre les battements cardiaques. Certaines anomalies peuvent provoquer des troubles du rythme cardiaque.
L’exploration électrophysiologique (EEP) est une procédure permettant de caractériser avec précision l’activité électrique cardiaque. Elle peut ainsi identifier des anomalies responsables de troubles du rythme cardiaque, aussi appelées arythmies. Cet examen est donc utile pour le diagnostic et pour la décision thérapeutique.
Comment se déroule une exploration électrophysiologique ?
L’exploration électrophysiologique est réalisée sous anesthésie locale. Une fois le pli de l’aine anesthésié, on insère deux cathéters dans la veine fémorale. Ces cathéters suivent ensuite le trajet veineux jusqu’au cœur. L’extrémité des cathéters est munie d’électrodes qui enregistrent l’activité électrique cardiaque. Ces mêmes électrodes peuvent également stimuler le cœur.
L’exploration électrophysiologique dure entre une et deux heures.
A la fin de l’examen, les cathéters sont retirés et un point de suture est réalisé au pli de l’aine. Dans la plupart des cas, les patients peuvent repartir le jour même, ou le lendemain.
Pourquoi passer cet examen ?
Cet examen peut être prescrit en cas de palpitations et dans certains cas de syncopes (pertes de connaissance brutales et brèves). Il permet d’établir un diagnostic précis et guide ainsi la décision thérapeutique.
L’exploration électrophysiologique peut être suivie immédiatement ou à distance d’une ablation. C’est le cas lorsqu’on a identifié une anomalie du système électrique cardiaque responsable des palpitations. Dans d’autres cas, l’exploration électrophysiologique peut permettre de valider l’indication d’implantation d’un stimulateur cardiaque ou d’un défibrillateur.
Comment se préparer ?
Le corps médical recommande généralement au patient de ne pas manger ou boire plusieurs heures avant l’examen.
Peut-il y avoir des complications ?
Comme pour toute procédure invasive, il peut y avoir des complications mais elles sont rares, de l’ordre de 1,5% des cas selon la société française de cardiologie.
La plus fréquente est l’apparition d’un hématome au niveau du vaisseau ponctionné. Parfois, une artère peut être blessée, ce qui nécessite une intervention. Encore plus rarement, peuvent survenir des complications plus graves : embolie pulmonaire, perforation cardiaque, pneumothorax, phlébite notamment.
L’exploration électrophysiologique est-elle douloureuse ?
Non, hors complication, l’exploration électrophysiologique n’est pas douloureuse.
Relecture et validation : Dr Marine Arnaud, cardiologue CHU Bordeaux