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Voyager, un idéal réaliste


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Un avion dans le ciel vu du bas.

Préparer son départ

Lorsqu’une personne est victime d’un accident ou d’une maladie du rythme cardiaque, elle peut dans la plupart des cas voyager. Bien souvent, cela fait même partie d’un retour à la normale souhaitable, essentiel pour recouvrer durablement la santé. 

Mais un voyage, c’est aussi potentiellement du stress — de lieux inconnus, d’une langue qu’on ne maîtrise pas, etc. — alors certaines précautions doivent être prises avant d’envisager de voyager. 

Condition indispensable avant même d’imaginer voyager, il ne faut plus ressentir de symptômes de l’accident cardiaque. 

Une fois l’envie de partir confirmée, il importe tout d’abord de recueillir l’avis du cardiologue qui suit la personne concernée. Celui-ci pourra prescrire des tests, d’effort notamment, ou une échocardiographie, pour vérifier que le cœur peut supporter le stress du voyage. Dans certains cas, il prescrira également des médicaments adaptés au voyage. 

Enfin il faut penser à la vaccination, et plus globalement aux mesures prophylactiques nécessaires, c’est-à-dire à la meilleure manière d’éviter des maladies, qu’elle passe par des médicaments ou des mesures d’hygiène notamment. 

Lorsque le feu vert à un départ est donné, il faut encore prévoir son voyage en prenant des dispositions spécifiques : vols directs, itinéraires assez courts pour limiter la fatigue et le stress sont souhaitables. Il est aussi nécessaire d’embarquer ses médicaments et ses dossiers médicaux, en cas d’hospitalisation dans le pays visité, et de les placer dans son sac à dos ou à main pour les avoir toujours à portée. Attention également à bien vérifier l’assurance voyage : elle doit couvrir toutes les urgences, y compris cardiaques. 

Quant au choix du pays, il convient là encore de lui prêter une attention toute particulière. Un froid extrême peut accroître le risque d’une attaque cardiaque, une chaleur torride peut fatiguer le cœur en raison de la déshydratation. Par ailleurs, dans certains pays en voie de développement, la vétusté ou le manque d’hygiène des infrastructures hospitalières peuvent compromettre une prise en charge efficace. 

Quand on prévoit son voyage, au-delà même de l’avis médical, indispensable, il peut aussi être intéressant de consulter des associations (lire encadré) au sein desquels d’autres personnes présentant des affections similaires ont pu rencontrer les mêmes problématiques. 

Transports  : les bons réflexes

Pour une personne voyageant en avion, il faut déjà savoir que certaines compagnies aériennes demandent à être informées d’un trouble cardiaque avant l’embarquement. Elles peuvent imposer une visite médicale pour s’assurer de l’aptitude de la personne à voyager. Pendant le vol, il convient de favoriser la circulation sanguine en se levant et en marchant, si les conditions le permettent. Il est aussi conseillé de boire beaucoup et de porter des bas de compression. 

En voiture, la même recommandation de boire beaucoup reste valable. On va aussi prévoir des pauses et tenter de planifier les déplacements afin d’éviter des trajets trop longs et des routes embouteillées. Attention, certains médicaments ont un effet sédatif.

Pour les porteurs d’un défibrillateur

Voyager avec un défibrillateur automatique implantable ne pose généralement aucun problème, dès lors que l’état de santé le permet. Il faut donc obtenir l’aval de son médecin, mais aucun mode de transport, y compris l’avion, n’est particulièrement dangereux. Dans ce dernier cas, il faut simplement penser à prendre sur soi un document justifiant du port d’un défibrillateur, certains systèmes de sécurité des aéroports étant susceptibles de se déclencher du fait du boîtier métallique.

Pendant le voyage : respecter son traitement et continuer à soigner son hygiène de vie

Les premiers jours sont le plus souvent les plus éprouvants pour le cœur. Mieux vaut limiter les déplacements et l’activité physique de manière générale, en particulier si l’on se trouve en altitude. De même, il n’est pas recommandé de se baigner dans une eau trop froide.
Attention aussi à bien respecter les horaires de prise de médicaments. Le décalage horaire peut conduire à des oublis. 

Passés les premiers jours, une activité physique classique peut être reprise. Étirements, promenades aideront à faire circuler le sang et à réduire le stress. Il est aussi nécessaire de veiller à son alimentation, ce qui est moins facile que chez soi : ni trop grasse, ni trop sucrée. 

Enfin il faut être particulièrement attentif aux symptômes tels que des essoufflements, des douleurs thoraciques, des pieds qui gonflent… plus encore que d’ordinaire, ces signes doivent alerter et conduire à voir un médecin au plus vite. 

Des associations engagées

Il existe un certain nombre d’associations spécialisées dans l’accompagnement des personnes victimes de troubles cardiaques et de leurs proches.  Parmi celles-ci, l’Alliance du coeur, qui regroupe elle-même de nombreuses associations un peu partout en France. Plus spécialisées, l’Association des porteurs de dispositifs électriques cardiaques (APODEC) ou l’Association pour les patients insuffisants cardiaques et leurs proches (ASPIC), ou encore l’Association vie et coeur avec insuffisance cardiaque (AVEC), pensée pour les patients et leurs proches.