Lorsque l’on a subi un trouble du rythme cardiaque, il est conseillé d’éviter au maximum les situations stressantes. Un conseil qui n’est pas toujours facile à observer : le fait même d’avoir connu la maladie, ou l’accident cardiaque, est un stress majeur.
C’est donc un cercle vicieux ; plus on stresse, plus on risque des problèmes cardiaques. Problèmes aggravés par le stress… car le stress fait monter la pression artérielle et accélère le rythme cardiaque, donc accroît le travail que doit fournir le cœur. En enrayant l’efficacité du système immunitaire, il ralentit la cicatrisation. Il peut aussi provoquer des arythmies, ces irrégularités dans le rythme cardiaque. Enfin le stress pousse également parfois à faire moins d’activités physiques, à fumer davantage, et à être moins regardant sur le contenu de son assiette.
Comment le stress attaque le coeur
Les amygdales, qui sont des structures cérébrales impliquées dans les émotions, s’activent lors de l’exposition à un stimulus stressant. Elles stimulent alors la production de globules blancs par la moelle épinière, et les envoient dans les artères. Les globules s’accumulent et viennent à former des plaques, augmentant les risques d’accidents cardio-vasculaires.
Reconnaître les manifestations du stress
Avant de pouvoir agir sur le stress, il convient déjà de le reconnaître. Il n’est d’ailleurs pas nocif en lui-même : le stress peut même donner des ailes à court terme. Mais quand il se prolonge, il peut être destructeur et se manifester de multiples manières. À commencer par les insomnies qu’il provoque, conduisant à de la fatigue voire de l’épuisement. Le stress peut aussi amener à ressentir des contractures, des douleurs de nuque ou de tête. Il conduit également à beaucoup ruminer, à subir une humeur changeante et irritée. L’isolement vis-à-vis de sa famille ou de ses amis est aussi un signe courant.
Si plusieurs de ces symptômes sont présents, il est important d’en parler au plus vite au médecin traitant et au cardiologue.
Quand le stress brise le coeur
Sous un nom poétique, syndrome du cœur brisé , pouvant faire penser à une affection plus ou moins imaginaire se cache en réalité une forme de cardiomyopathie dilatée bien réelle. Également appelée syndrome de Takotsubo, cette affection encore relativement méconnue survient après un stress physique ou psychologique particulièrement aigu. Elle touche principalement des femmes de plus de 50 ans.
Quelques conseils pour se détendre
Quand on a subi un trouble du rythme cardiaque, tenter de diminuer au maximum le stress est primordial. Il existe plusieurs façons d’y parvenir, mais le plus efficace reste d’adopter des habitudes de vie permettant de préserver le cœur. À commencer par une reprise de l’activité physique : en libérant des endorphines, elle va procurer un sentiment de bien-être. Cela va aussi permettre de maîtriser la pression artérielle et maintenir un poids de forme, qui ne fera pas trop travailler le cœur. De la même manière, une alimentation équilibrée permettra de réduire le stress, tout comme un sommeil de qualité.
Mais on peut aussi se tourner vers des techniques de relaxation : méditation, respiration profonde, tai-chi, yoga en font partie. On doit établir des priorités : trop de travail, une charge mentale trop importante à la maison jouent énormément sur le stress. Il importe de faire en sorte de les réduire, et de prendre davantage de temps pour soi, et notamment en se ménageant des moments de socialisation. Voir des amis, de la famille, cela participe à la réduction du stress. Des associations existent, proposant souvent des groupes de parole, pour rencontrer des personnes ayant également subi des maladies ou des accidents cardiaques et qui ont rencontré des problèmes comparables de stress trop invasif (lire encadré).
Enfin l’appui de thérapeutes est aussi précieux : un professionnel de la santé mentale peut aider à établir un plan pour faire face au stress et le diminuer.
Des associations engagées
Il existe un certain nombre d’associations spécialisées dans l’accompagnement des personnes victimes de troubles cardiaques et de leurs proches. Parmi celles-ci, l’Alliance du coeur, qui regroupe elle-même de nombreuses associations un peu partout en France. Plus spécialisées, l’Association des porteurs de dispositifs électriques cardiaques (APODEC) ou l’Association pour les patients insuffisants cardiaques et leurs proches (ASPIC), ou encore l’Association vie et cœur avec insuffisance cardiaque (AVEC), pensée pour les patients et leurs proches.
