Le sommeil au chevet du cœur


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Une jeune femme est endormie dans son lit avec sa montre connectée qui surveille son activité cardiaque.

25 ans

C’est le temps moyen passé à dormir dans une vie

30 à 40%

La part des Français qui souffrent d’insomnie, régulièrement ou ponctuellement. 10% d’entre eux développent même une forme sévère.

Bien dormir, c’est important pour tout le monde, mais c’est essentiel quand on a subi un trouble du rythme cardiaque. Avoir un mauvais sommeil, c’est accroître le risque d’hypertension artérielle, de diabète et de coronaropathie, ainsi qu’augmenter le risque de crise cardiaque. C’est aussi entraîner possiblement une modification néfaste des habitudes alimentaires et du poids, entraînant un surcroît de travail pour le cœur. C’est accroître la fatigue, donc rendre plus difficiles les changements d’habitudes (alimentation, activité physique, etc.) et c’est enfin accentuer le stress, l’anxiété et la dépression, trois dangers pour le cœur. 

À l’inverse, bien dormir a des effets très importants. Cela permet de réduire le stress, donc la pression sur le cœur, mais aussi de réguler la pression artérielle, et plus globalement cela permet au cœur de reposer et de récupérer. 

Des troubles du rythme cardiaques aux troubles du sommeil

Quand on souffre d’un trouble du rythme cardiaque, on est enclin à rencontrer des problèmes de sommeil. Parmi ceux-là figure l’insomnie : stress, anxiété peuvent la provoquer et être aggravés par elle, créant un cercle vicieux. L’apnée du sommeil se rencontre très fréquemment chez les personnes ayant subi des problèmes cardiaques. Elle entraîne une hypoxie, donc moins d’oxygène dans le sang, et un travail du cœur plus important. Peut aussi apparaître le syndrome des jambes sans repos (SJSR), cette envie irrépressible de bouger les jambes, qui pourrait provoquer une augmentation de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle, d’après une étude publiée en 2017 et menée auprès 2 700 adhérents de l’association AFE (France-Ekbom Patients Association) et souffrant de SJSR primaire. On relève aussi fréquemment des troubles du sommeil paradoxal, qui se caractérise par des mouvements oculaires rapides et des rêves intenses, qui peuvent affecter la qualité du sommeil.

France Insomnie, des échanges pour avancer

Créée en mars 2016, à l’initiative de patients insomniaques et de professionnels de santé spécialistes du sommeil, France Insomnie met notamment en place des groupes de parole pour évoquer ensemble ce trouble.

Quelques conseils pour mieux dormir

Changer ses habitudes pour mieux dormir est souvent plus simple que de devoir les modifier pour améliorer son alimentation, ce qui nécessite une réorganisation. Parmi les conseils utiles pour retrouver un bon sommeil, il y a d’abord la nécessité d’établir une routine. Se coucher et se réveiller à heures fixes, et prévoir de dormir de sept heures à neuf heures. Sans culpabiliser : il n’existe pas de durée idéale dans l’absolu. C’est le sentiment d’avoir bien dormi qui doit être le principal indicateur. 

 Si l’endormissement est difficile le soir, ne pas tenter de « compenser » en faisant la grasse matinée ou la sieste. Il est aussi souhaitable de créer un environnement propice au sommeil : un lit confortable, une chambre sombre et aussi silencieuse que possible. Si les échos de la rue sont très importants, une machine à bruit blanc peut être une solution. N’utiliser sa chambre que pour les temps de sommeil ou de sexualité, pas pour travailler ou regarder la télévision par exemple. Privilégier, avant d’aller se coucher, des activités détendantes : yoga, méditation, lecture, etc. Ne pas avoir une activité physique, ni regarder des écrans, au moins une heure avant le repos. Il est aussi important de ne pas rester éveillé au lit plus de vingt minutes en cas d’insomnie : mieux vaut se lever et faire une activité calme jusqu’à ce que l’envie de dormir revienne. 

Plus globalement, changer ses habitudes de sommeil doit s’accompagner d’autres modifications : pas d’alcool, de tabac ou de drogues, une alimentation revue, c’est l’ensemble de ces mesures qui va permettre d’améliorer sa santé cardiaque. 

Dans tous les cas, le cardiologue comme le généraliste peuvent avancer des pistes pour mieux dormir, et des médecins spécialistes du sommeil aident à aller plus loin. Des associations de malades cardiaques ou insomniaques sont aussi précieuses pour connaître la manière dont d’autres patients ont pu résoudre ce problème (lire encadrés). 

Des associations engagées

Il existe un certain nombre d’associations spécialisées dans l’accompagnement des personnes victimes de troubles cardiaques et de leurs proches. Parmi celles-ci, l’Alliance du coeur, qui regroupe elle-même de nombreuses associations un peu partout en France. Plus spécialisées, l’Association des porteurs de dispositifs électriques cardiaques (APODEC) ou l’Association pour les patients insuffisants cardiaques et leurs proches (ASPIC), ou encore l’Association vie et cœur avec insuffisance cardiaque (AVEC), pensée pour les patients et leurs proches.