Sexualité


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Les pieds d’un couple dépassent de la couette.

Après un accident cardiaque, ou en souffrant d’une maladie cardiaque, retrouver une activité sexuelle peut ne pas apparaître comme une priorité. C’est pourtant l’un des éléments importants permettant une forme de retour à la normalité et faisant partie d’un ensemble, d’une qualité de vie avec laquelle on renoue, au même titre que la conduite ou l’activité physique

Beaucoup de personnes ressentent une forme d’appréhension à l’idée de retrouver une vie sexuelle : les troubles du rythme cardiaque peuvent provoquer une forme de dépression, une fatigue, d’autant que certains médicaments sont susceptibles d’altérer le désir et ses manifestations physiques. Sans oublier la perte de confiance dans son propre corps, et le manque de confiance en soi. Et puis une appréhension rode : celle d’aggraver le trouble. 

Troubles du rythme cardiaque et relations intimes : quelles précautions ?

Dans l’absolu, rien n’empêche la reprise rapide d’une activité sexuelle après un accident cardiaque. On considère même qu’il est possible d’être actif dès la première semaine suivant un infarctus, par exemple. Le délai le plus long concerne les personnes opérées du cœur, pour qui il est recommandé d’attendre six à huit semaines. 

En réalité, la crainte de provoquer un nouvel accident cardiaque n’est pas vraiment fondée : avoir une relation sexuelle équivaut à monter une quinzaine de marches, ou à marcher à 5 kilomètres/heure environ. L’activité sexuelle est en cause dans moins de 1 % des infarctus, ou encore dans 0,6 % des cas d’arythmie ventriculaire et de mort subite cardiaque. 

Il n’en reste pas moins que la fréquence cardiaque et la pression artérielle systolique — lorsque le cœur se vide et envoie le sang vers les artères — augmentent, d’où la nécessité dans certains cas d’observer une période de repos après un accident. 

Mais dans tous les cas, comme de manière générale lorsque l’on souffre d’un trouble du rythme cardiaque, il est indispensable d’en parler à son cardiologue. 

Quelques conseils pour une vie intime sereine et épanouie

Face aux risques évoqués plus haut, les médecins sont formels : sauf cas particulier, les bénéfices engendrés par la reprise d’une activité sexuelle sont plus importants. 

Mais elle doit s’inscrire dans un cadre plus global. D’une part, autant que la sexualité elle-même, ce sont aussi l’attention, l’affection, la tendresse qui aideront une personne victime d’un trouble du rythme cardiaque à reprendre confiance en elle. D’autre part, le bien-être ne pourra revenir que si la sexualité s’accompagne de pratiques susceptibles d’améliorer la santé à long terme : avoir un meilleur sommeil, arrêter le tabac et les drogues et réduire la consommation d’alcool, pratiquer une activité physique… Dans certains cas, il sera aussi nécessaire de perdre du poids. Si la reprise de l’activité s’avère difficile, il est possible d’en parler avec un sexologue. La thérapie par la parole peut être efficace, tout comme d’éventuels médicaments.
Au sujet des médicaments, certains d’entre eux, utilisés notamment pour les troubles de l’érection, sont parfois incompatibles avec des traitements pour le cœur. Mieux vaut bien lire les notices, et dans tous les cas valider avec le cardiologue.

Des associations engagées

Il existe un certain nombre d’associations spécialisées dans l’accompagnement des personnes victimes de troubles cardiaques et de leurs proches. Parmi celles-ci, l’Alliance du coeur, qui regroupe elle-même de nombreuses associations un peu partout en France. Plus spécialisées, l’Association des porteurs de dispositifs électriques cardiaques (APODEC) ou l’Association pour les patients insuffisants cardiaques et leurs proches (ASPIC), ou encore l’Association vie et cœur avec insuffisance cardiaque (AVEC), pensée pour les patients et leurs proches.