On estime qu’un changement d’habitudes de vie permet de réduire de 80 % le risque d’accident cardiaque. Parmi ces habitudes, il y a la manière dont on se nourrit, cruciale de manière générale mais plus encore lorsque l’on a subi un trouble du rythme cardiaque. Car pour prévenir une récidive, une alimentation équilibrée et adaptée est indispensable et agit de façon très importante sur la santé du cœur. En réduisant les apports en graisse saturée, elle permet, d’abord, de réduire le « mauvais » cholestérol, dit LDL, qui bloque la circulation sanguine et augmente ainsi les risques de crise cardiaque. Limiter la consommation de sel aide à contrôler la pression artérielle, donc à limiter notamment les risques de palpitations. Stabiliser la glycémie, via une alimentation riche en fibres notamment, aide enfin à réduire les risques d’hypertension artérielle, de rétrécissement des artères ou de maladie coronarienne -des artères du cœur – .
Enfin, reprendre le contrôle de son alimentation, c’est aussi maintenir un poids de forme qui réduit le stress sur le cœur.
17 %
Une pression artérielle réduite peut diminuer le risque de maladies du cœur de 17 %
Quels aliments privilégier ?
Quand on a subi un trouble du rythme cardiaque, il existe certains aliments qu’il n’est pas conseillé d’ingérer, ou dont il faut à tout le moins réduire la consommation. À commencer par ceux qui contiennent trop de graisses saturées : les viandes rouges, les aliments transformés, plats préparés, produits de boulangeries industriels sont à limiter. Tout comme ceux contenant trop de sel : snacks, nourriture industrielle, plats préparés en font partie. Il convient aussi de ne pas consommer trop d’aliments contenant des sucres ajoutés : boissons, desserts et céréales sucrés, entre autres. Enfin l’alcool est également à éviter ou très fortement réduire.
A contrario, certains aliments sont à privilégier. À commencer par les fruits et les légumes : par les vitamines, les minéraux, les fibres et les antioxydants qu’ils apportent, ils contribuent notamment à prévenir les risques de maladie cardiaque en protégeant les artères. Des céréales comme l’avoine, le quinoa ou le riz brun aident à réduire le cholestérol et maîtriser la glycémie. Les protéines maigres -poisson, poulet, légumineuses — apportent des nutriments, alors que les noix et graines, aux effets anti-inflammatoires, réduisent les risques de maladies cardiaques. Les produits laitiers sans matières grasses apportent du calcium, vital pour le cœur. Enfin il peut être nécessaire de modifier l’huile qu’on utilise pour cuisiner, et d’opter pour celles de colza ou d’olive, qui diminuent les risques d’infarctus du myocarde.
Quelques conseils pour changer ses habitudes alimentaires
Il est tout à fait possible de changer ses habitudes alimentaires, même si cela nécessite une réorganisation, parfois, pas toujours simple à mettre en place. À commencer par le fait maison ; des aliments frais, non transformés, c’est l’assurance de limiter les graisses saturées et les additifs. Il existe une multitude de recettes créatives pour éviter de faire toujours les mêmes, donc de sombrer dans une forme de monotonie.
On peut aussi éviter les graisses saturées et les additifs en lisant attentivement les étiquettes nutritionnelles des aliments que l’on achète. Idem avant d’aller au restaurant : mieux vaut se renseigner et anticiper le menu que l’on souhaite choisir. Enfin il faut s’hydrater régulièrement, manger lentement et au moment des repas. Des repas que l’on va d’ailleurs planifier: il est plus facile de mieux appliquer ainsi son programme de nutrition ainsi plutôt qu’en improvisant.
Selon son éducation, son parcours de vie jusque là, il n’est pas forcément évident de modifier ses habitudes. Un diététicien peut s’avérer un appui efficace. Des associations peuvent aussi aider à réorganiser son alimentation quotidienne (lire encadré).
Il faut aussi garder en tête que la notion de plaisir ne doit pas disparaître : il est parfaitement possible de changer sans verser dans l’ennui. Et même, de temps en temps, de consommer un plat qui n’est pas excellent pour le cœur, mais fait du bien au moral…
Des associations engagées
Il existe un certain nombre d’associations spécialisées dans l’accompagnement des personnes victimes de troubles cardiaques et de leurs proches. Parmi celles-ci, l’Alliance du coeur, qui regroupe elle-même de nombreuses associations un peu partout en France. Plus spécialisées, l’Association des porteurs de dispositifs électriques cardiaques (APODEC) ou l’Association pour les patients insuffisants cardiaques et leurs proches (ASPIC), ou encore l’Association vie et cœur avec insuffisance cardiaque (AVEC), pensée pour les patients et leurs proches.
Exemples de menus
Changer d’habitudes alimentaires implique de modifier aussi la manière dont on cuisine. Et parfois, l’inspiration manque! Voici un exemple de repas pour une journée qui vont contribuer à une meilleure santé cardiaque. Au petit déjeuner, 3/4 de tasses d’avoine, une tasse de lait écrémé et une pomme, ainsi que deux cuillères à soupe de graines de lin. Au déjeuner, un bol de soupe de légumes maison, un sandwich au poulet (75 grammes de poulet, deux tranches de pain entier, laitue) une tomate, un kiwi. Au goûter, un bol de riz brun avec 75 grammes de sauté de légumes, un yaourt nature et 50 grammes de fruits rouges.