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Enceinte, des risques cardiaques à maîtriser


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Une femme enceinte est assise sur son canapé en caressant son ventre.

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C’est, en France, le nombre de femmes en âge de procréer qui sont porteuses d’une maladie cardio-vasculaire

Grosses et troubles du rythme cardiaque : comprendre les risques

Dans la plupart des cas, il est possible de porter un enfant après un accident cardiaque, ou en souffrant d’une maladie cardiaque. Seules certaines pathologies font courir un risque extrêmement élevé de troubles graves : une cardiomyopathie survenue lors d’une autre grossesse, ou surtout une insuffisance cardiaque

Mais il faut, dans tous les cas, s’assurer d’un suivi pointu, pour minimiser les complications possibles. Les femmes enceintes ayant subi une maladie ou un accident du rythme cardiaque ont 15 fois plus de risques de complications pour leur bébé que les autres, et même 100 fois plus de risques de mortalité pour elle-même si elles ne sont pas bien prises en charge. Car pendant la grossesse, le cœur est particulièrement sollicité : on estime qu’il s’adapte autant que celui d’athlètes de haut niveau. Le cœur bat plus vite pour assurer le débit sanguin vers le placenta et le bébé. Par ailleurs, l’accouchement lui-même entraîne un travail cardiaque intense. Des femmes étant porteuses d’une maladie cardiaque peuvent ainsi voir celles-ci s’aggraver, voire se révéler pendant la grossesse. 

Elles ont aussi plus de risques de prééclampsie — une maladie associant hypertension artérielle et présence de protéines dans les urines — et d’hypertension gestationnelle. Enfin les accouchements prématurés sont plus fréquents. 

L’importance du dépistage des troubles du rythme cardiaque pour la santé de la mère et du bébé

Pour éviter au maximum de subir les effets d’un trouble du rythme cardiaque pendant la grossesse, mieux vaut d’abord mesurer les risques que l’on court. Un bilan cardiaque est ainsi nécessaire avant la grossesse, ou au plus tôt pendant si elle n’a pas été anticipée, en cas d’antécédent familial ou personnel de maladie du cœur, ou encore quand la personne a subi auparavant une chimiothérapie ou une radiothérapie. Lorsqu’elle souffre d’une hypertension artérielle, d’une phlébite ou d’une embolie pulmonaire, quand elle fait du diabète gestationnel, a un souffle cardiaque, ou encore lorsqu’elle a dans sa famille au premier degré un cas de mort subite, il est impératif de faire ce dépistage. Idem pour toutes les grossesses menées au-delà de 40 ans. 

Surveiller et identifier les symptômes cardiovasculaires pendant la grossesse

Parmi les symptômes qui doivent alerter, durant la grossesse, se trouve l’essoufflement, en particulier au moment d’un effort physique. Certaines personnes peuvent aussi être victimes d’étourdissements, voire d’évanouissements, liés au manque d’apport en oxygène vers le cerveau. On relève aussi fréquemment une fatigue excessive, pas forcément liée à l’effort. Des palpitations, c’est-à-dire des battements cardiaques rapides ou irréguliers, peuvent être ressenties, ainsi que des sensations d’étouffement. Des maux de tête, des saignements utérins ou encore l’apparition d’œdèmes sont également de possibles symptômes.

Adapter son mode de vie pour une grossesse plus sereine

Tomber enceinte alors que l’on a connu ou connaît encore des troubles du rythme cardiaque nécessite de prendre un certain nombre de mesures. D’abord, évidemment, un suivi médical rapproché, à la fois par l’obstétricien et par le cardiologue. Ensuite, une modération des activités physiques : il ne s’agit pas de les arrêter, d’autant que certaines -marche, natation – peuvent être particulièrement bénéfiques. Mais de les adapter, là encore avec l’aval des médecins, pour ne pas sursolliciter le cœur. 

Le stress doit faire l’objet d’une attention particulière : des exercices de méditation, de respiration, de concentration et de pleine conscience sont particulièrement recommandés. La méditation de pleine conscience aide ainsi à protéger le cœur, dans la mesure où elle permet d’améliorer le bien-être, de diminuer le stress et de réduire l’anxiété.

Un changement d’habitudes alimentaires sera parfois nécessaire, pour aller vers un meilleur équilibre. Enfin il peut aussi être recommandé de modifier, sur prescription évidemment, certains médicaments préconisés jusqu’alors mais qui pourraient s’avérer néfastes pour le bébé. 

Accouchement et trouble du rythme cardiaque : quelles précautions ?

Au moment de l’accouchement, certaines précautions particulières sont à prendre quand on connaît des troubles du rythme cardiaque. À commencer par le lieu : mieux vaut privilégier un centre médical au sein duquel une équipe sera capable de traiter les complications cardiaques. Le mode d’accouchement peut également être déterminé en amont, conduisant à une césarienne : elles représentent 41 % des accouchements pour les femmes souffrant de troubles cardiaques, contre 23 % dans la population générale. Enfin les méthodes d’analgésie doivent tenir compte des antécédents de la mère.

Quelques conseils pour mieux appréhender le post-partum

Après l’accouchement, un suivi médical très régulier doit être poursuivi, notamment avec l’obstétricien et le cardiologue. Ils aideront à vérifier que la récupération se déroule normalement et à prescrire des traitements adaptés. 

Le manque de sommeil lors des premiers mois de vie du bébé est le lot de la plupart des parents ; dans le cas d’une mère connaissant des troubles du rythme cardiaque, il peut occasionner un stress dangereux. Les proches, comme les associations d’aides (lire encadré) peuvent être des appuis précieux.

Enfin, quand la mère choisit d’allaiter, il est parfois nécessaire d’adapter ses médicaments.

Des associations engagées

Il existe un certain nombre d’associations spécialisées dans l’accompagnement des personnes victimes de troubles cardiaques et de leurs proches. Parmi celles-ci, l’Alliance du coeur, qui regroupe elle-même de nombreuses associations un peu partout en France. Certaines sont spécialisées dans l’aide apportée aux femmes enceintes:  Coeur des Mamans Priorité Prévention, ainsi que Agir pour le coeur des femmes.