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La diminution des rechutes de maladies coronariennes lorsqu’on reprend une activité physique
Bienfaits
Après une maladie ou un accident du rythme cardiaque, il n’est pas toujours évident de s’imaginer reprendre ou commencer le sport. L’appréhension est souvent grande, et le sentiment d’un contrôle moindre sur son corps n’aide pas à se projeter.
Pourtant, un exercice physique régulier, évidemment adapté aux capacités de chacun et sous un contrôle strict, est indispensable dans le parcours de soin.
Ses bienfaits sont multiples : il permet notamment de renforcer l’efficacité de certains médicaments. Il améliore la fonction cardiaque, puisque le cœur est renforcé et la circulation sanguine améliorée. L’exercice limite aussi d’autres facteurs de risque, comme l’hypertension, le diabète, le cholestérol ou l’obésité. Il est également une aide pour arrêter le tabac. Il augmente la capacité pulmonaire et musculaire, favorisant une meilleure endurance, réduisant ainsi les sensations de fatigue et d’essoufflement.
Par ailleurs, les bienfaits sur la santé mentale ne sont plus à démontrer, puisque l’exercice permet de réduire l’anxiété, la dépression, tout en favorisant le sommeil.
Plus globalement, l’activité physique aide à retrouver la confiance en soi et à se réapproprier son corps. Quand elle est pratiquée en groupe, elle favorise aussi un retour à une vie sociale parfois malmenée par la maladie.
Pourquoi est-ce bon pour la santé?
Bien encadrée, l’activité physique après un accident ou une maladie du rythme cardiaque permet d’abord d’améliorer la performance du myocarde. Mais concrètement, que se passe-t-il dans notre coeur? D’abord, le cœur voit sa force de contraction augmenter: il aura besoin de moins d’effort pour jouer son rôle et battra donc plus longuement. Ensuite, la tension artérielle diminue, car la circulation sanguine s’améliore. Le sang circule également mieux dans les artères, ce qui diminue le risque de trombes. Enfin le sport favorise l’équilibre glycémique et aide à combattre le diabète, qui peut conduire par exemple à un infarctus du myocarde.
Conditions
Reprendre une activité physique après une maladie ou un accident du rythme cardiaque ne s’improvise évidemment pas. Cela nécessite de prendre d’abord des avis médicaux, à commencer par celui du cardiologue qui assure le suivi. Des examens, des tests d’effort notamment, vont être pratiqués pour déterminer ce qu’il est souhaitable et possible de faire. Un programme d’activités est ensuite établi, adapté aux capacités de chacun, à l’état de santé, aux progrès, mais aussi aux envies. Ce dernier point est essentiel : le plaisir trouvé dans l’activité physique en démultipliera les bienfaits. Le programme mis en place sera progressif, et l’intensité comme la durée seront revues au fil des séances.
Cette reprise doit se faire dans le cadre plus global d’un changement d’habitude, passant aussi régulièrement par la modification de l’alimentation et une meilleure hydratation, entre autres.
Chaque personne doit être particulièrement attentive à tous les signes d’alerte à l’effort : douleurs ou gêne thoraciques, fatigue, essoufflement, etc. Des équipements connectés (balances, montres…) permettent d’aider à prévenir les alertes et mesurer la fréquence cardiaque notamment. Au moindre doute, il est indispensable d’arrêter tout effort et d’en référer à son médecin.
Quelles activités ?
En fonction du trouble cardiaque subi, beaucoup d’activités peuvent être pratiquées. Le patient peut donc bien souvent expliquer à son cardiologue lesquelles il préfère, et ce dernier donnera son feu vert, sous la forme d’un certificat de non-contre-indication.
Il n’est cependant pas toujours possible de reprendre n’importe quelle activité juste après un problème cardiaque. Lorsqu’une chirurgie a été nécessaire, par exemple, il faudra observer un certain nombre de recommandations ; ne pas porter des charges lourdes, faire de la natation ou du vélo d’extérieur notamment.
Hormis, donc, certains cas précis, la plupart des activités sont possibles, même si certaines sont plus particulièrement recommandées. La marche en fait partie : de modérée à rapide, elle permet à chacun de progresser selon son niveau, de manière progressive, mesurée et sûre. Le vélo, d’intérieur notamment, est excellent pour renforcer le cœur sans solliciter outre mesure les articulations, comme le fait également la natation. Enfin des disciplines comme le yoga ou le tai-chi aident aussi à mieux respirer, à se relaxer, et contribuent ainsi à diminuer le stress.
Il existe, malgré tout, certains sports qui ne sont pas forcément conseillés, comme ceux violents ou à risque traumatique ; rugby, football, arts martiaux ou plongée notamment. Pour autant, sous réserve d’un accord médical et d’un contrôle régulier, une personne ayant subi un trouble cardiaque peut renouer avec ces disciplines.
De nombreuses associations (lire encadré) peuvent aider à trouver des clubs permettant de pratiquer une activité dans les meilleures conditions, voire en organiser elles-mêmes.
Des associations engagées
Il existe un certain nombre d’associations spécialisées dans l’accompagnement des personnes victimes de troubles cardiaques et de leurs proches. Parmi celles-ci, l’Alliance du coeur, qui regroupe elle-même de nombreuses associations un peu partout en France. Plus spécialisées, l’Association des porteurs de dispositifs électriques cardiaques (APODEC) ou l’Association pour les patients insuffisants cardiaques et leurs proches (ASPIC), ou encore Coeur des Mamans Priorité Prévention . Sans oublier l’Association vie et coeur avec insuffisance cardiaque (AVEC), pensée pour les patients et leurs proches.