Qu’est ce que le système de conduction électrique ?
Le cœur fonctionne grâce à un système électrique interne qui assure une coordination parfaite des battements. Le système de conduction électrique du cœur est un réseau de cellules spécialisées qui produisent et transmettent des impulsions électriques à travers le cœur. Cette activité électrique déclenche les contractions régulières du cœur, permettant ainsi la circulation efficace du sang dans tout le corps.
Ces contractions sont déclenchées par des changements successifs de l’état électrique des cellules du cœur. Ce processus, appelé dépolarisation et repolarisation, se produit de manière ordonnée pour coordonner chaque battement.
Les composants du système de conduction électrique
Le système de conduction électrique cardiaque est composé de plusieurs structures clés :
- Noeud sinusal : situé dans la paroi de l’oreillette droite, il agit comme le « chef d’orchestre » du rythme cardiaque. C’est ce nœud qui initie les impulsions électriques de chaque battement de cœur.
- Noeud auriculo-ventriculaire : situé entre les oreillettes et les ventricules, il reçoit l’impulsion électrique du nœud sinusal et la ralentit légèrement. Ce léger délai permet aux oreillettes de se contracter et de remplir les ventricules de sang avant que ceux-ci ne se contractent à leur tour.
- Faisceau de His : ce faisceau de fibres conduit l’impulsion des oreillettes jusqu’aux ventricules.
- Branches du faisceau de His : une fois l’impulsion transmise, le faisceau de His se divise en deux branches, droite et gauche, qui permettent à l’impulsion d’atteindre chaque ventricule.
- Fibres de Purkinje (ou réseau de Purkinje) : situées dans les parois des ventricules, ces fibres distribuent l’impulsion électrique de manière rapide et coordonnée, assurant une contraction simultanée des ventricules pour un pompage puissant et efficace du sang.
Le fonctionnement du système de conduction électrique
Qu’est ce la dépolarisation et la repolarisation ?
Les cellules du cœur ont des charges électriques à l’intérieur et à l’extérieur de leurs membranes. Cela s’appelle le potentiel de membrane. Au repos, l’intérieur des cellules est négativement chargé par rapport à l’extérieur.
Lorsque le cœur reçoit un signal électrique, des canaux ioniques (portes microscopiques) s’ouvrent dans la membrane cellulaire, permettant à des ions positifs (comme le sodium et le calcium) d’entrer dans la cellule. Cela change la charge interne de la cellule, qui devient alors plus positive.
Ce changement de charge se propage de cellule en cellule, provoquant une contraction des cellules du cœur, appelées cardiomyocytes, comme une vague qui se déplace dans le cœur. Ce processus est la dépolarisation.
Ensuite, le cœur doit se préparer pour le prochain battement. C’est là qu’intervient la repolarisation. Cette fois, d’autres canaux s’ouvrent pour laisser sortir des ions (comme le potassium), ce qui rétablit la charge négative initiale de la cellule.
Une fois que les cellules sont revenues à leur état de repos, elles sont prêtes à recevoir un nouveau signal électrique.
La conduction électrique dans les cellules cardiaques
L’impulsion électrique du cœur est initiée par des cellules spécialisées appelées cellules pacemaker situées principalement dans le nœud sinusal. Ces cellules génèrent spontanément et de façon régulière des impulsions électriques, sans besoin de signal extérieur.
Cette impulsion électrique se propage ensuite à travers les oreillettes, ce qui les fait se contracter pour envoyer le sang dans les ventricules.
L’impulsion électrique atteint ensuite le nœud auriculo-ventriculaire où elle est légèrement ralentie pour permettre aux ventricules de bien se remplir de sang.
Puis, l’impulsion se déplace vers les ventricules par les branches du faisceau de His et les fibres de Purkinje. Cela provoque la contraction coordonnée des ventricules et l’envoi du sang vers les artères aorte et pulmonaire.
Comment mesurer l’activité électrique du cœur ?
L’activité électrique du cœur est mesurée grâce à un électrocardiogramme (aussi appelé ECG). Ce test enregistre les signaux électriques produits par chaque battement cardiaque grâce à des électrodes (capteurs) placées sur le torse, les bras et les jambes du patient.
Les signaux sont traduits sous forme d’ondes, visibles sur un écran et imprimées sur du papier. Chaque onde correspond à une étape de la conduction électrique du coeur, de la contraction des oreillettes jusqu’à la relaxation des ventricules. Ces ondes sont nommées : P, Q, R, S et T.
Les dysfonctionnements du système de conduction électrique
Les irrégularités dans l’activité cardiaque sont nommées arythmies ou troubles du rythme cardiaque. Elles se produisent lorsque la propagation de l’influx électrique ne fonctionne pas normalement. Selon l’endroit où la façon dont le dysfonctionnement se produit, différentes pathologies peuvent apparaître :
- Bradycardie : le rythme cardiaque est anormalement lent, ce qui peut empêcher le sang d’être correctement distribué dans le corps.
- tachycardie : le cœur bat anormalement vite, ce qui peut être fatigant pour le cœur et réduire l’efficacité de la circulation sanguine.
- Fibrillation auriculaire : le rythme électrique est désorganisé dans les oreillettes (les cavités supérieures du cœur), entraînant une contraction irrégulière et souvent rapide des oreillettes. Cela peut favoriser la formation de caillots et augmenter le risque d’AVC.
- Fibrillation ventriculaire : un dérèglement dans les ventricules (les cavités inférieures) provoque des contractions rapides et non coordonnées, ce qui empêche le cœur de pomper efficacement. La fibrillation ventriculaire est une urgence médicale nécessitant un traitement immédiat.
- Blocs de branche : il s’agit d’un retard ou d’un blocage de la conduction électrique dans une des branches du faisceau de His (qui transmet les signaux aux ventricules). Ce blocage peut ralentir la contraction d’un côté du cœur.
Ces troubles peuvent être sans conséquence ou entraîner des symptômes variés, comme des palpitations, des étourdissements, de la fatigue ou même un malaise. Certains nécessitent une surveillance régulière, tandis que d’autres peuvent nécessiter des traitements spécifiques, voire une intervention médicale urgente.