ETT est un terme fréquemment utilisé par les médecins pour désigner l’échographie transthoracique ou échographie cardiaque. Les patients verront ou entendront souvent cette abréviation.
Une échographie est un examen d’imagerie utilisant les ultrasons produits par une sonde. En entrant en contact avec une structure dans l’organisme, les ultrasons renvoient un écho spécifique à la surface rencontrée. La sonde étant reliée à un ordinateur, ce dernier analyse les différents échos et les assemble pour former des images en temps réel.
Les ultrasons ont une fréquence de 20 000 Hz qui est inaudible pour l’être humain.
L’échographie transoesophagienne est avant tout une échographie cardiaque, réalisée par un cardiologue, lui permettant de visualiser, analyser et mesurer en temps réel des images du cœur (cavités, valves, parois, etc.).
La spécificité de l’échographie transoesophagienne réside dans l’utilisation d’un capteur à ultrasons de très petite taille, placé à l’extrémité d’un fibroscope. Cet appareil, couramment utilisé pour examiner l’estomac ou l’œsophage, est “avalé” par le patient. L’œsophage étant accolé au cœur, cela permet au cardiologue d’analyser plus finement le fonctionnement du cœur et de l’aorte mais aussi de petites structures parfois inaccessibles par échographie cardiaque.
Cet examen semi-invasif, réalisé sous anesthésie, joue un rôle important dans le diagnostic et la prise en charge des patients.
Cet examen peut être couplé avec une échographie cardiaque classique (ETT) pour compléter le diagnostic.
Pourquoi passer une échographie transoesophagienne ?
L’échographie transoesophagienne est un examen assez rarement réalisé. Il est effectué en cas de :
- Bilan d’AVC,
- Suspicion d’infection d’une valve cardiaque,
- Avant un choc électrique externe – initié par le cardiologue pour rétablir un rythme cardiaque normal,
- Recherche d’un caillot dans le coeur,
- Anomalie de fonctionnement d’une prothèse cardiaque,
- Suspicion d’une anomalie de la paroi de l’aorte (caillot, déchirure, etc.),
- Etc
Comment se préparer ?
Lors d’une échographie transoesophagienne, le patient doit être à jeun depuis au moins 6 heures. Seuls des médicaments peuvent être pris (sauf avis médical) avec une petite quantité d’eau et si possible à distance de l’examen.
Comment se déroule l’examen ?
L’examen peut être réalisé à l’hôpital ou en clinique, dans une salle d’examen.
La totalité de l’échographie transoesophagienne dure 60 minutes : préparation, anesthésie et acquisition des images. Dans la majorité des cas, le tube ne reste pas plus de 10 minutes dans l’œsophage.
Le patient est allongé sur une table d’examen, avant d’être anesthésié.
Deux types d’anesthésies sont possible :
- l’anesthésie locale du pharynx (gorge), réalisée avec un spray anesthésiant quelques minutes avant l’échographie.
- l’anesthésie générale brève (légère sédation) par voie intraveineuse.
La sonde est alors introduite en douceur, à travers un cale dent, par le cardiologue et le patient aide en déglutissant/avalant.
Une échographie transoesophagienne n’est pas douloureuse si le patient est sous anesthésie générale. Sans, une sensation d’inconfort ainsi que des nausées peuvent être ressenties par le patient. Des douleurs à la gorge semblables à une angine peuvent être ressenties dans les heures et les jours qui suivent l’examen.
Le patient doit rester à jeun 2 heures après l’examen pour permettre à l’anesthésie de se dissiper, et pourra ensuite rentrer à son domicile.
L’examen est contre-indiqué pour des patients :
- Ayant des pathologies œsophagiennes,
- A haut risque hémorragique,
- Allergique au caoutchouc (matériau de la gaine utilisée),
- Ayant des problèmes de déglutition ou dysphagies,
- Ayant une pathologie cervicale sévère,
- Présentant une instabilité respiratoire,
- Ayant subi une chirurgie oeso-gastrique récente,
- Ayant l’estomac plein.
Il est déconseillé de conduire dans les 4 heures qui suivent une échographie transoesophagienne.
Relecture et validation : Dr Marine Arnaud, cardiologue CHU Bordeaux