Le cœur est un organe qui comprend quatre cavités : deux oreillettes et deux ventricules, à droite et à gauche.
Les ventricules, dont il sera question ici, sont les cavités inférieures. Leur fonction est de se contracter pour éjecter le sang hors du cœur, vers les artères.
Les oreillettes et les ventricules se contractent sous l’effet d’une impulsion électrique. Au repos, pour une personne en bonne santé, ce rythme est d’environ 60 à 100 battements par minute.
Mais dans certains cas, ces contractions peuvent devenir plus rapides et désordonnées, mettant en danger le patient. On parle d’arythmie ou de troubles du rythme cardiaque.
Si les troubles proviennent des oreillettes, on les qualifie d’atriaux ou d’auriculaires. S’ils proviennent des ventricules, on les appelle des troubles du rythme ventriculaire.
La fibrillation ventriculaire est le cas le plus grave d’arythmie cardiaque. Elle correspond à des impulsions électriques très rapides et anarchiques, sans efficacité sur la fonction de pompe du cœur. En effet, les ventricules ne se contractent plus, ce qui entraîne un arrêt cardiaque. Seule une prise en charge immédiate avec les gestes de premier secours peut permettre de sauver le patient.
Causes
Diverses causes peuvent expliquer la fibrillation ventriculaire, pour la plupart liées à des maladies cardiaques antérieures. La plus fréquente est l’infarctus du myocarde, mais plus globalement toutes les insuffisances cardiaques et toutes les maladies affectant le cœur peuvent en être à l’origine. Plus rarement, on ne retrouve pas de maladie cardiaque sous-jacente.
Symptômes et diagnostic
Contrairement à d’autres arythmies, la fibrillation ventriculaire se manifeste par des symptômes graves et immédiats : une perte de connaissance avec arrêt cardio-respiratoire.
Un décès sur 10
La fibrillation ventriculaire est responsable de 10 à 12 % de décès dans le monde, et de 70 % des cas d’arrêt cardiaque inopiné.
Traitement
La fibrillation ventriculaire nécessite donc un traitement d’urgence absolue. Le traitement consiste en une réanimation cardiopulmonaire avec défibrillation immédiate.
La personne qui en est témoin doit immédiatement appeler les secours en composant le 15.
En attendant leur arrivée, elle doit débuter un massage cardiaque et se procurer un défibrillateur automatisé externe (DAE) : il existe des sites et des applications pour les localiser en quelques secondes. En cas d’absence de DAE, le témoin doit prodiguer un massage cardiaque jusqu’à l’arrivée des secours.
Le temps de réaction des témoins est essentiel : dans 90 % des cas, la victime n’est pas prise en charge assez rapidement, ce qui entraîne son décès.
Comment faire un massage cardiaque ?
De nombreux organismes, comme la Croix rouge ou la Protection civile, proposent des formations au massage cardiaque. C’est évidemment la meilleure manière de se préparer à l’éventualité d’une intervention.
Si vous êtes témoin d’un arrêt cardiaque, sachez intervenir !
- Allongez la personne sur une surface dure et mettez-vous à genoux contre elle, sur le côté.
- Positionnez les mains l’une contre l’autre, au milieu du thorax, bras tendus.
- À la verticale, appuyez ensuite de tout votre poids pour exercer des pressions fortes. Les mains doivent s’enfoncer de 5 à 6 centimètres puis remonter pour faire circuler le sang. Les pressions doivent idéalement se faire au rythme de 100 par minutes.
- Toutes les 30 pressions, exercez un bouche-à-bouche si vous avez appris à le faire. Sinon, poursuivez le massage jusqu’à l’arrivée des secours ou jusqu’à ce que le défibrillateur vous ordonne d’arrêter.
Qu’est-ce qu’un défibrillateur automatisé externe ?
Un défibrillateur automatisé externe (DAE) est un appareil apparu dans les années 1990, et qui depuis 2007 est mis à la disposition du grand public par le Ministère de la Santé. L’appareil délivre une impulsion électrique pour rétablir le rythme cardiaque. En France, hors établissements hospitaliers, on compte plus de 400 000 DAE.
Il en existe de deux sortes :
- le semi-automatique, qui délivre le choc lorsque l’utilisateur appuie sur un bouton.
- L’automatique, qui ne nécessite pas cette intervention.
Dans les deux cas, les DAE sont équipés d’une assistance vocale qui guide l’utilisateur, l’aide à prodiguer le massage cardiaque et à placer les électrodes. C’est aussi lui qui diagnostique et décide s’il faut ou non déclencher une impulsion.
Il existe des applications permettant de localiser les défibrillateurs les plus proches, la plus exhaustive étant Staying alive.
À plus long terme, si la fibrillation ventriculaire est causée par un trouble réversible, celui-ci doit être traité. Si ce n’est pas le cas, on pose un défibrillateur implantable qui va détecter en permanence le rythme cardiaque et délivrer un choc pour corriger l’arythmie lorsqu’elle survient. Des médicaments peuvent également être prescrits.
Qu’est-ce qu’un défibrillateur implantable ?
Les défibrillateurs implantables évoqués dans cet article sont des petits boîtiers reliés à des sondes vissées dans le cœur. Ils ne doivent pas être confondus avec les défibrillateurs automatisés externes, disponibles dans les lieux publics.
40 000
Comme le nombre de morts subites d’origine cardiaque chaque année en France.
Relecture et validation : Dr Marine Arnaud, cardiologue CHU Bordeaux