Accueil Trouble du rythme
ventriculaire Extrasystoles ventriculaires

Les extrasystoles ventriculaires sont des contractions cardiaques prématurées


3 minutes
Temps de lecture
Un cardiologue en tenue examine un patient à domicile avec un stéthoscope.

Le cœur est un organe qui comprend quatre cavités. Deux oreillettes et deux ventricules, à droite et à gauche. 

Chaque ventricule a un rôle distinct. Le droit se contracte et expulse le sang vers les artères pulmonaires. 

Le ventricule gauche, lui, se contracte et expulse le sang dans l’aorte. Oxygéné, le sang est ensuite distribué aux organes, aux muscles et aux tissus de l’organisme. 

Les oreillettes et les ventricules se contractent sous l’effet d’une impulsion électrique. Au repos, pour une personne en bonne santé, ce rythme se situe entre 60 à 100 battements par minute. 

On parle d’extrasystoles lorsque le cœur se contracte prématurément, entre deux battements. Ces extrasystoles peuvent provenir des ventricules, elles sont donc appelées extrasystoles ventriculaires et sont le plus souvent sans gravité. 

Elles peuvent être secondaires à différents facteurs, comme l’âge, les maladies cardiaques, respiratoires, le stress, la consommation d’alcool ou de tabac, une hyperthyroïdie ou encore les effets secondaires de certains médicaments.

Symptômes

Les extrasystoles ventriculaires sont le plus souvent asymptomatiques. Lorsqu’on les ressent, on perçoit un battement qui manque ou qui est plus fort que les autres.  

Lorsqu’une personne ne souffre pas d’une maladie cardiaque, ces extrasystoles ne présentent le plus souvent pas de caractère de gravité. Quand elles surviennent fréquemment chez des personnes souffrant d’une maladie du cœur, elles doivent faire l’objet d’un bilan complet et engager la recherche de troubles du rythme plus graves, comme une tachycardie ventriculaire ou une fibrillation ventriculaire. Ces deux derniers troubles peuvent entraîner une mort subite cardiaque.

Diagnostic

Suite aux premiers symptômes et après l’examen du médecin généraliste, qui peut déjà poser un diagnostic en entendant les extrasystoles à l’auscultation, on confirme le diagnostic par différents moyens. L’électrocardiogramme va permettre de confirmer la suspicion diagnostique, et surtout de distinguer les extrasystoles ventriculaires et atriales

Qu’est-ce qu’un électrocardiogramme ?

C’est un examen qui enregistre l’activité électrique du cœur sur un temps donné. Il détermine la vitesse à laquelle le cœur bat (fréquence cardiaque) et si celui-ci bat normalement (rythme cardiaque). L’électrocardiogramme est aussi appelé ECG.

Si l’électrocardiogramme ne permet pas de détecter les extrasystoles, on peut compléter le bilan par un Holter-ECG (petit boîtier permettant d’enregistrer durant 24-48 heures le rythme du cœur). 

On peut aussi ajouter un test d’effort, en pédalant sur un vélo tout en effectuant un électrocardiogramme et en mesurant la pression artérielle, car certaines extrasystoles sont uniquement ressenties à l’effort. 

L’échocardiographie, par ultrasons, permet d’affiner encore le diagnostic dans certains cas. 

Traitement

Toutes les extrasystoles ventriculaires ne nécessitent pas de traitement. C’est leur fréquence, mais aussi leur cause, qui va amener à décider d’un traitement éventuel. Celui-ci peut prendre des formes diverses. On peut ainsi modifier ses habitudes en réduisant ou arrêtant l’alcool, l’usage de stupéfiants, mais aussi en essayant de diminuer son stress : méditation ou yoga sont de précieux alliés. 

Des médicaments sont parfois prescrits, tels que des bêta-bloquants ou d’autres antiarythmiques.  

Dans certains cas, une intervention va être nécessaire et consister en une ablation. On va cibler et détruire les zones de tissu qui provoquent l’arythmie. Cela peut se faire par ablation thermique, ou par électroporation, une technique plus récente.  

Extrasystoles jonctionnelles

En plus des extrasystoles ventriculaires et atriales, il existe des extrasystoles dites jonctionnelles. Dans ce cas, l’arythmie se fait à la jonction entre oreillettes et ventricules. 

Relecture et validation : Dr Marine Arnaud, cardiologue CHU Bordeaux