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Arrêt cardio-respiratoire, quand le cerveau n’est plus oxygéné


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Une femme âgée assise sur un canapé porte ses mains à sa poitrine pour signifier ses douleurs thoraciques.

Le cœur est un organe qui comprend quatre cavités : deux oreillettes et deux ventricules, à droite et à gauche. 

Les ventricules, dont il sera question ici, sont les cavités les plus importantes. Leur fonction est de se contracter pour éjecter le sang hors du cœur, vers les artères. 

L’arrêt cardio-respiratoire, que l’on appelle aussi arrêt cardiocirculatoire ou arrêt cardiaque, est le plus souvent dû à une fibrillation ventriculaire. 

Les oreillettes et les ventricules se contractent sous l’effet d’une impulsion électrique. Au repos, pour une personne en bonne santé, ce rythme est d’environ 60 à 100 battements par minute. 

Mais dans certains cas, ces contractions peuvent devenir plus rapides et/ou désordonnées. On parle d’arythmie ou de troubles du rythme cardiaque. 

Si les troubles proviennent des oreillettes, on les qualifie d’auriculaires. S’ils proviennent des ventricules, on les appelle des troubles du rythme ventriculaire.

La fibrillation ventriculaire est le cas le plus grave d’arythmie cardiaque. Elle intervient lorsque les ventricules ne parviennent plus à se contracter de manière coordonnée. Le cœur ne pompe plus de sang, qui cesse de circuler dans le corps, et n’irrigue plus le cerveau. La personne perd connaissance après quelques secondes, et si la circulation n’est pas rétablie en quelques minutes, les dommages cérébraux deviennent irréversibles avant d’entraîner le décès.

95 %

S’il n’y a pas de prise en charge immédiate, 95 % des arrêts cardio-respiratoires sont mortels. 

70 %

Sept arrêts cardio-respiratoires sur dix ont lieu devant des témoins, mais ils sont moins de 40 % à effectuer les gestes de premier secours.

80 %

Si les premiers secours ont été prodigués par un témoin, 80 % des personnes victimes d’arrêts cardio-respiratoires survivent.

Causes

Diverses causes peuvent expliquer l’arrêt cardiaque, pour la plupart liées à des maladies cardiaques antérieures. La plus fréquente est l’infarctus du myocarde, mais plus globalement toutes les insuffisances cardiaques et toutes les maladies affectant le cœur peuvent en être à l’origine. 

Reconnaître un arrêt cardiaque

L’arrêt cardiaque et circulatoire est systématiquement suivi d’une perte de connaissance, habituellement rapide en moins d’une dizaine de secondes. La souffrance cérébrale liée au manque d’oxygène peut provoquer des convulsions, qu’il ne faut pas confondre avec une crise d’épilepsie. De même, le manque d’oxygène provoque habituellement un arrêt de la respiration, qui peut être remplacée par une respiration dite agonique, correspondant à des inspirations lentes et souvent bruyantes, également appelées « gasps ».

Une personne qui perd conscience butalement et qui arrête de respirer ou a une respiration anormale est très probablement en arrêt cardiaque.

Traitement

L’arrêt cardiaque est une urgence absolue. Le traitement consiste en une réanimation cardiopulmonaire avec défibrillation immédiate. Le temps de réaction des témoins est essentiel : dans 90 % des cas, la victime n’est pas prise en charge assez rapidement, ce qui entraîne son décès. 

Si vous être confrontés à un arrêt cardiaque, il faut:

1)  Prévenir les secours en faisant le 15, et vous faire aider par des personnes autour de vous

2)  Faire un massage cardiaque : appuyer fort (5-6 cm de dépression) au milieu du sternum, entre les deux seins, rapidement (au rythme de la Marseillaise) et sans jamais s’arrêter.

a.   Chaque massage remplace une contraction cardiaque.

b.   Chaque minute passée sans massage cardiaque endommage le cerveau de la victime, souvent de manière irrémédiable.

c.   Masser un patient qui n’est pas en arrêt cardiaque n’est pas grave et ne peut pas le tuer, l’inverse le tue de manière certaine : dans le doute, massez !

d.   Il n’y a pas besoin de faire de bouche-à-bouche : le massage fait aussi respirer le patient.

e.   Masser est fatiguant : faites-vous relayer.

3)  Toujours en attendant l’arrivée des secours, à condition de ne pas être le seul sur place, chercher et mettre en place un défibrillateur automatique. Il existe des sites et des applications pour les localiser en quelques secondes. En cas d’absence de DAE, le témoin doit continuer de prodiguer un massage cardiaque jusqu’à l’arrivée des secours.

Se former aux gestes de premier secours

De nombreux organismes, comme la Croix rouge ou la Protection civile, proposent des formations au massage cardiaque. C’est évidemment la meilleure manière de se préparer à l’éventualité d’une intervention. Se former aux gestes qui sauvent

Qu’est-ce qu’un défibrillateur automatisé externe ?

Un défibrillateur automatisé externe (DAE) est un appareil apparu dans les années 1990, et qui depuis 2007 est mis à la disposition du grand public par le ministère de la Santé. L’appareil délivre une impulsion électrique pour rétablir le rythme cardiaque. En France, hors établissements hospitaliers, on compte plus de 400 000 DAE. Il en existe de deux sortes. Le semi-automatique, qui délivre le choc lorsque l’utilisateur appuie sur un bouton. Et l’automatique, qui ne nécessite pas cette intervention. Dans les deux cas, les DAE sont équipés d’une assistance vocale qui guide l’utilisateur, l’aide à prodiguer le massage cardiaque et à placer les électrodes. C’est aussi lui qui diagnostique et décide s’il faut ou non déclencher une impulsion. Il existe des applications permettant de localiser les défibrillateurs les plus proches, la plus exhaustive étant Staying alive.

À plus long terme, si la fibrillation est causée par un trouble réversible, celui-ci doit être traité. Si ce n’est pas le cas, on pose un défibrillateur implantable qui va détecter en permanence le rythme cardiaque et délivrer un choc pour corriger l’arythmie. Des médicaments peuvent également être prescrits. 

Qu’est-ce qu’un défibrillateur implantable ?

Les défibrillateurs implantables évoqués dans cet article sont des petits boîtiers reliés à des sondes, souvent vissées dans le cœur. Ils ne doivent pas être confondus avec les défibrillateurs automatisés externes, ces dispositifs qui aident à ranimer des victimes d’arrêt cardiaque.

Relecture et validation : Dr Josselin Duchateau, cardiologue CHU Bordeau