Le cœur est un muscle qui travaille sans relâche pour pomper le sang à travers tout notre corps. Composé de quatre cavités – deux oreillettes et deux ventricules – il est sous le contrôle d’un système électrique complexe qui agit comme un chef d’orchestre, envoyant des signaux électriques qui provoquent la contraction rythmée des oreillettes et des ventricules. Ces signaux électriques prennent naissance au niveau des oreillettes. Les oreillettes assurent également le remplissage des ventricules qui pourront ensuite éjecter le sang vers l’ensemble des organes. Au repos, pour une personne en bonne santé, ce rythme est régulier avec une fréquence comprise entre 60 et 100 battements par minute.
On appelle trouble du rythme ou arythmie cardiaque un problème qui concerne la fréquence et/ou la régularité des battements cardiaques.
On parle d’extrasystoles lorsque survient un battement cardiaque prématuré, entre deux battements. Lorsque ce battement prématuré provient des oreillettes, on parle d’extrasystoles auriculaires, ou atriales.
Elles sont le plus souvent bégnines, nous avons tous de temps en temps quelques extrasystoles atriales. Elles peuvent être préoccupante quand elles sont nombreuses et rapprochées ou quand elles induisent des symptômes invalidants pour les patients. Lorsqu’elles sont très nombreuses, elles peuvent être responsables du déclenchement d’autres formes d’arythmie auriculaire (fibrillation auriculaire ou flutter) ou jonctionnelle.
Certains facteurs peuvent favoriser la survenue d’extrasystoles : présence d’un problème cardiaque sous-jacent, stress, consommation d’alcool, de tabac, de café ou d’autres excitants, hyperthyroïdie ou encore certains médicaments.
99 %
C’est le pourcentage de personnes de plus de 50 ans connaissant des épisodes d’extrasystoles auriculaires. C’est une étude suisse, menée en 2012 sur plus de 9000 adultes, qui l’a établi. L’immense majorité de ces extrasystoles est asymptomatique.
Symptômes
Dans la majorité des cas et chez la majorité des patients, les extrasystoles restent asymptomatiques. Chez certains patients ou parce que les extrasystoles sont très nombreuses ou rapprochée, elles donnent une sensation de palpitations de courte durée. Dans de rares cas, elles peuvent être ressenties sous forme de point douloureux de très courte durée.
20 000
C’est le nombre d’extrasystoles — auriculaires comme ventriculaires — quotidiennes au-delà duquel mieux vaut consulter un cardiologue. Un chiffre qui peut être établi lors de l’un des examens évoqués dans cet article.
Diagnostic
Le diagnostic de certitude pour prouver la présence d’extrasystoles auriculaires se fait grâce à un enregistrement électrique du rythme cardiaque : l’électrocardiogramme (ECG).
Un ECG peut être obtenu aujourd’hui de différentes manières et grâce à :
- Un ECG standard réalisé lors d’un RDV chez le médecin généraliste, chez le cardiologue ou lors d’un passage aux urgences.
- Un holter ECG : c’est un appareil qui permet d’enregistrer le rythme cardiaque en continue durant 24h à 72h.
- Un objet connecté :
- La majorité des montres connectées et certains téléphones (en utilisant le flash de l’appareil photo sur le doigt) permettent de détecter un rythme cardiaque irrégulier et rapide évocateur de fibrillation auriculaire sans toutefois réaliser de tracé ECG confirmant le diagnostic avec certitude. Ils indiquent alors à l’utilisateur qu’il faudrait prendre RDV avec un médecin.
- Certaines montres connectées et d’autres objets de type « AliveCor » permettent d’enregistrer directement un tracé ECG afin de pouvoir le partager à son médecin.
Traitement
Dans l’immense majorité des cas, les extrasystoles auriculaires ne nécessitent aucun traitement. C’est leur caractère symptomatique, invalidant, leur nombre et/ou leur type qui, dans certains cas, peuvent conduire à débuter un traitement.
Dans tous les cas, la première étape est de corriger d’éventuels facteurs favorisants quand cela est possible (tabac, alcool, café, etc.).
Les traitements plus spécifiques sont :
- La prise de médicaments agissant sur le nombre et la fréquence des extrasystoles.
- La réalisation d’une procédure d’ablation qui va cibler les zones responsables des extrasystoles afin de les détruire à l’aide d’un ou plusieurs cathéters placés à l’intérieur du cœur.
Les femmes plus exposées
En plus des facteurs de risque évoqués dans cet article, les femmes sont davantage susceptibles de souffrir d’extrasystoles auriculaires durant certaines périodes de leur vie, comme les règles, une grossesse ou la ménopause.
Extrasystoles jonctionnelles
En plus des extrasystoles auriculaires et ventriculaires, il existe des extrasystoles dites jonctionnelles. Dans ce cas, l’arythmie se fait à la jonction entre oreillettes et ventricules.
Relecture et validation : Dr Romain Tixier, cardiologue CHU Bordeaux