Une myocardiopathie (ou cardiomyopathie) est une maladie du muscle cardiaque qui entraîne un défaut de contraction et réduit ainsi la capacité du cœur à pomper le sang.
Parmi les myocardiopathies, on trouve la myocardite, qui consiste en une inflammation du muscle cardiaque, le myocarde.
Elle peut toucher tout le cœur ou être limitée à certaines zones.
Dans certains cas, elle peut être tout à fait bénigne, n’occasionnant aucun symptôme ou presque. Dans d’autres cas, elle peut être très grave et entraîner une insuffisance cardiaque, des arythmies ventriculaire, c’est-à-dire une anomalie du rythme cardiaque pouvant entraîer une mort subite.
Les causes de la myocardite ne sont pas toujours identifiées. Mais le plus souvent, la myocardite est liée à une infection virale : grippe, herpès, Covid, Sida ou hépatite C notamment.
En dehors des virus, certaines bactéries, comme celles responsables de la diphtérie ou de la maladie de Lyme, peuvent également provoquer une myocardite dans de rares cas.
Outre les infections, la myocardite peut également être due à des maladies auto-immunes, comme le lupus ou encore la polyarthrite rhumatoïde.
Elle peut être liée à des médicaments ou des chimiothérapies, voire à des réactions à des vaccins. Enfin, la consommation d’alcool ou de drogues peut également être en cause.
Il existe plusieurs types de myocardites. Elles peuvent être dites lymphocytaires ou éosinophiles (quand des globules blancs pénètrent dans le myocarde), à cellules géantes (souvent due à une maladie auto-immune), ou enfin fulminantes (la forme la plus grave, une inflammation soudaine et sévère).
Symptômes
Les symptômes des myocardites peuvent être extrêmement variables d’une personne à l’autre, allant de légers — voire imperceptibles — à graves.
Parmi les symptômes se trouve l’essoufflement, en particulier au moment d’un effort physique. Dans les mêmes circonstances, ou juste après l’effort, certaines personnes peuvent aussi être victimes d’étourdissements, voire d’évanouissements, liés au manque d’apport en oxygène vers le cerveau.
Des douleurs thoraciques, au repos comme à l’effort, peuvent également survenir. Enfin des palpitations, c’est-à-dire des battements cardiaques rapides ou irréguliers, peuvent être ressenties.
Des œdèmes peuvent survenir, se traduisant par un gonflement des mains, des chevilles ou encore des jambes.
Lorsque la myocardite est due à une infection, fièvres et douleurs peuvent aussi se développer, de même que des éruptions cutanées.
Diagnostic
Après examen par le médecin généraliste, qui peut déjà poser un premier diagnostic, des examens complémentaires vont être effectués.
L’électrocardiogramme va permettre de détecter une éventuelle arythmie et d’aiguiller vers d’autres examens complémentaires.
L’échocardiographie, par ultrasons, est l’outil le plus fiable pour déceler la myocardite. Une imagerie à résonance magnétique (IRM) vient confirmer le diagnostic.
L’imagerie par résonnance (IRM) confirme le diagnostic permettant d’identifier l’inflammation au sein du muscle cardiaque.
Il existe aussi le cathétérisme cardiaque, qui permet de repérer les vaisseaux sanguins rétrécis et de prélever des échantillons de tissus si besoin est.
Traitement
Pour soigner la myocardite, on peut d’abord prescrire des bêta-bloquants qui réduisent la fréquence et protègent le muscle cardiaque ou des antiarythmiques qui permettent de corriger certains troubles du rythme.
Des dispositifs médicaux peuvent être posés, comme un défibrillateur automatique implantable pour prévenir les arrêts cardiaques en lien avec des arythmies centiculaires.
Dans les cas les plus graves, où ni les médicaments ni les dispositifs médicaux ne fonctionnent, il est possible d’envisager une transplantation cardiaque.
Un changement d’habitudes de vie est aussi souhaitable pour les personnes atteintes de myocardite : au-delà d’un suivi régulier par un cardiologue, il faudra limiter l’activité physique, généralement pendant 6 mois, pour permettre au cœur de guérir.
Plus globalement, un ensemble de mesures simples peuvent être prises pour éviter la plupart des myocardites : être à jour de ses vaccinations, respecter le traitement des maladies auto-immunes, adapter une alimentation faible en sel et en gras, respecter les règles d’hygiène ou encore éviter les drogues et l’alcool excessif.
Qu’est-ce qu’un défibrillateur implantable ?
Les défibrillateurs implantables évoqués dans cet article sont des petits boîtiers reliés à des sondes, souvent vissées dans le cœur. Ils ne doivent pas être confondus avec les défibrillateurs automatisés externes, ces dispositifs qui aident à ranimer des victimes d’arrêt cardiaque.
Relecture et validation : Dr Bouyer, cardiologue CHU Bordeaux
